THE CURSED: LE FILM

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The cursed est d’abord une série horrifique qui suit les aventures de Im Jin Hee, une journaliste chevronnée qui s’intéresse au paranormal. Au cours d’une enquête, elle découvre les liens qui unissent la compagnie informatique Forest et le chamanisme, et rencontre So Jin, une adolescente possédée par un esprit et qui peut provoquer la mort en utilisant la photo, le nom ou n’importe quel effet personnel d’un individu. Le film The Cursed (dont le titre international est The Cursed : Dead Man’s Prey) sort au cinéma en 2021, un an après la série. On y retrouve les personnages principaux de la série, à laquelle le film est relié par quelques flashback explicatifs. 

La série, comme le film, sont créés par deux stars montantes du cinéma coréen. Le réalisateur, Yong-wan Kim, principalement connus pour ses séries, et surtout le scénariste Sangho Yeon. Le premier film de Sangho Yeon, The king of Pigs, est, en 2012, le premier long-métrage d’animation sud-coréen à être présenté au festival de Cannes. Quatre ans plus tard, il revient à Cannes avec son premier film en prises de vues réelles, Dernier train pour Busan. Présenté en séances de minuit durant le festival, le film obtient un immense succès international. 

Si les fans de cinéma et de drama coréens ont pu reconnaître l’actrice Uhm Ji-Won, qui interprète la journaliste Im Jin-Hee, le visage le plus connu en Europe est sans doute celui de Jung Ji-So, qui interprète Baek So-Jin, la jeune femme possédée par une entité maléfique qu’elle tente d’apprivoiser, dans la série comme dans le film. Elle a en effet triomphé dans le rôle de Da-Hye, dans Parasite de Bong Joon-Ho, récompensé d’une Palme d’Or en 2019.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LAND OF THE DEAD (Là aussi les zombies sont très organisés !) ou encore THIRST, CECI EST MON SANG (Un autre film coréen qui propose une variation sur un monstre classique du cinéma d'horreur.).

The Cursed fait partie du renouveau du cinéma sud-coréen, que les experts situent autour de 2012, date qui marque le succès des productions locales (les films coréens atteignent alors presque 59 % de part de marché) et leur exportation qui augmente de façon notable. 2013 est également une année remarquable, qui voit trois réalisateurs reconnus faire leurs débuts en langue anglaise (Park Chan-Wook avec Stoker, Kim-Ji Woon avec The Last Stand, et Bong Joon-Ho avec Snowpiercer). 

Comme dans d’autres films sud-coréens à la carrière internationale (par exemple The Host de Bong Joon-Ho), The Cursed mêle habilement plusieurs genres cinématographiques, oscillant sans cesse entre le polar, le fantastique et l’horreur. On retrouve cette hybridité dans les créatures monstrueuses du film, à la fois vampire, zombie, et héros de films d’action ou d’arts martiaux pour leurs qualités de combattants. 

En plus d’entremêler les genres cinématographiques, le film fait dialoguer la tradition (via les références folklorique) et la modernité de la société médiatique hyper connectée actuelle. The cursed puise en effet dans le folklore coréen et asiatique, fortement influencé par le chamanisme, historiquement considéré comme une religion autochtone sur la péninsule de Corée. Les chamanes, intermédiaire entre la réalité humaine et divine sont majoritairement des femmes. Dans le film, le « dukun », sorcier indonésien qui fait revivre les esprits, accomplit sa vengeance par le biais de sa fille, renouant ainsi avec la féminisation de la pratique chamanique coréenne.

Les films fantastiques dont l’action ne se situe pas dans le monde contemporain sont rares --- hormis les sagas vampirique et frankestenienne, plus quelques Corman, quelques Bava, et, plus récemment, une poignée de films, ici et là : Gothic (1986), Sleepy Hollow (1999), Wolfman ...

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