CHURCHILL

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Le premier ministre ne dort plus. La plus grande opération militaire de débarquement est sur le point de se déclencher. Et il n’y croit pas, il va tout faire pour l’empêcher. Winston Churchill, dans les 48 heures qui précèdent la bataille de Normandie, est taraudé par sa conscience alors que 156 000 hommes viennent d’embarquer dans plus de 7000 navires.

Brian Cox incarne le vieux lion, Miranda Richardson joue son épouse, Eisenhower et Montgomery sont aussi dans le coup. Voilà un film anglo-américain sorti en 2017, avec cigare et dive bouteille, il est signé de Jonathan Teplitzky.

L’opération Overlord vue des bureaux et des salons des dirigeants et de l’état-major, comme si vous y étiez, c’est dans Churchill et c’est maintenant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver INTO THE STORM DE THADDEUS O'SULLIVAN (2009) (Une évocation biographique mais pas forcément hagiographique du rôle du premier ministre anglais pendant les pires années du blitz puis de la victoire.) ou encore IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN DE STEVEN SPIELBERG (1998) (Toute la puissance de tir de Spielberg pour mettre en scène la boucherie du débarquement puis la guerre dans le bocage normand.).

Précisons tout de suite pour les amateurs de séries que, en effet, John Slattery qui joue le général américain Eisenhower -avec qui il n’a qu’une vague ressemblance- est bien l’un des directeurs de l’agence de publicité dans Mad Men. Il a remplacé Stanley Tucci, initialement pressenti. Si l’on s’attache à l’identification, Brian Cox de son côté a fait un travail impressionnant dans les attitudes et les intonations pour composer un Churchill criant de vérité. Pour incarner le bouledogue il a d’ailleurs pris 10 kilos, refusant prothèses et maquillages. Toutefois le cigare qu’il fume est électronique pour ne pas enfreindre les lois antitabacs.

Au départ le film devait être dirigé par Brian Welsh, jeune réalisateur britannique de série qui fut remplacé par le chevronné Jonathan Teplitzky, cinéaste australien avec quatre longs métrages à son actif. Le film a été tourné en partie en Ecosse, à Edimbourg et Glasgow. Il a reçu un accueil mitigé, certains historiens critiquant l’unité de temps de 48 heures supposées résumer des mois de travail et d’interrogation. Par ailleurs, le film montre un Churchill un peu pusillanime et tout à fait alcoolique quand le chef de la perfide Albion, même miné par les doutes, même terrifié par la perspective d’une hécatombe des boys, tint la barre jusqu’au bout.

Pour l’anecdote rappelons que Brian Cox acteur écossais a joué une autre figure historique : il était Trotsky dans son tout premier rôle en 1971, dans Nicolas et Alexandra de Franklin Shaffner. Il fut par ailleurs le premier Hannibal Lecter dans Le sixième sens de Michael Mann avant d’être Agamemnon dans le Troie de Wolfgang Petersen. Bref il a vu du pays et n’a pas le mal de mer.

Ce film a reçu quelques critiques presse négatives que je trouve injustifiées. Trois jours avant le débarquement, en Angleterre, Churchill, tourmenté par ses souvenirs de la Grande Guerre, en proie à de terribles doutes, fait face à Eisenhower et Montgomery pour essayer ...

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